L’avis d’un expert :
« L’envoi de photos de nu est et reste risqué. Les jeunes découvrent leur sexualité et font des expériences. Ceci aussi bien en ligne qu’hors ligne. Cette expérimentation peut se faire notamment par l’envoi d’une photo de nu. Ceci ne constitue pas en soi un comportement sexuel inadapté à partir du moment où cela se passe dans le cadre d’une relation qui existe déjà depuis un moment et où les deux partenaires se font confiance. Il importe que cela se limite à ces deux personnes et que tous deux s’en tiennent à ce qui a été convenu entre eux. L’envoi d’une photo nu(e) reste néanmoins risqué car on ne sait jamais ce que peut en faire l’autre partie et on perd le contrôle une fois que la photo a été envoyée. Il est par conséquent essentiel que le jeune soit conscient des risques. La sensibilisation à cet égard est très importante (par exemple, veiller à ne pas pouvoir être reconnu(e) sur la photo). En cas de dispute, par exemple, il est possible que l’autre partie envoie la photo à d’autres jeunes. Vous pouvez aussi entreprendre des démarches juridiques s’il y a violation du droit à l’image. »
L’avis d’un parent : Cédric, papa de deux ados de 19 et 16 ans
« Ah, si je le pouvais, je l’interdirais, le sexting ! Mais cela voudrait dire que je devrais contrôler le smartphone de mes garçons de A à Z et m’immiscer complètement dans leur intimité. Donc non, je ne vois pas comment je pourrais l’interdire. À l’adolescence, nous arrivons à ce moment de la vie où, ma femme et moi, espérons avoir transmis certaines valeurs à nos enfants, tel que le respect de l’autre. Nous avons fait notre possible, désormais, à nos enfants de poser les bons choix, que ce soit dans la vraie vie ou en ligne. J’ai tenté de les sensibiliser au souci de laisser des traces sur le web, et j’espère qu’ils comprendront que transmettre des messages ou photos est très facile, mais que les supprimer, l’est beaucoup moins. S’ils ont le moindre souci, ils savent qu’ils trouveront en leurs parents, des oreilles attentives. Pour le reste, nous leur faisons confiance. Et qui n’a pas passé, plus jeune, des soirées entières à susurrer des choses intimes au téléphone à sa bien-aimée ? Nous n’avions alors pas la possibilité d’envoyer des photos, mais soyons honnêtes : si nous l’avions eue, sans doute n’aurait-on pas boudé l’idée d’émoustiller l’autre… en restant décent cependant ! »