Jeux en ligne


Les opportunités et les risques des jeux en ligne

Pour les jeunes d’aujourd’hui, les jeux vidéo font partie intégrante du quotidien : la pratique du jeu vidéo est en effet l’usage d’Internet le plus répandu chez les jeunes. Interdire est alors souvent vécu comme une coupure  vis-à-vis de leurs pairs. En revanche, les jeux vidéo exercent un pouvoir de fascination important sur les jeunes. De plus, ils sont conçus pour que les utilisateurs y passent le plus de temps possible et y dépense le maximum d’argent. En conséquence, il convient d’encadrer ce loisir afin de rendre l’expérience la plus plaisante et la plus sûre possible.

Avantages

  • Chouette, drôle, distrayant.
  • Pour les enfants, jouer est à la fois relaxant et porteur de challenges. Ils veulent toujours aller plus loin, améliorer leur score. Ils essayent toujours de faire mieux.
  • Pour les jeunes, le jeu prend une dimension sociale. Il devient un espace d’échanges. La plupart du temps, ils jouent avec plusieurs internautes qui peuvent se trouver à l’autre bout du monde. Pendant le jeu, ils communiquent en chattant pour se donner des conseils sur le déroulement du jeu ou discuter de stratégies pour passer une étape précise. Ils jouent alors véritablement ensemble.
  • Même si cela n’est pas souvent véhiculé par les médias, les jeux peuvent aussi avoir des effets positifs tel qu’affiner la psychomotricité, améliorer la coordination des mouvements, développer la capacité à résoudre des problèmes, stimuler la créativité, apprendre une langue, prendre des décisions ou encore renforcer la conceptualisation spatiale et visuelle. Le jeu permet de stimuler chez l’enfant un esprit stratégique ainsi qu’un esprit d’équipe lorsqu’il joue avec d’autres internautes. Ces capacités acquises dans le monde virtuel les aideront dans leur vie réelle et ils les mettront plus facilement en œuvre.

⇒ Le jeu vidéo, porteur de sens ? Le Ligueur déconstruit certains préjugés.

Risques

  • Ne laissez pas votre enfant dévoiler trop d’informations personnelles comme son nom ou son adresse à des personnes inconnues rencontrées en jouant en ligne. Des personnes mal intentionnées cherchent à rentrer en contact avec des enfants et ce aussi via les jeux en ligne. Même si des sites de confiance tentent de protéger leur visiteur au mieux, ce n’est jamais sûr à 100%.
  • En jouant sur des sites de jeux en ligne, il est tout à fait possible de tomber sur des jeux pornographiques ou extrêmement violents qui peuvent nuire à l’intégrité de l’enfant.
  • Jouer permet souvent d’accumuler des crédits ou des points ouvrant ainsi la porte aux niveaux supérieurs du jeu. Néanmoins, ces crédits sont en vente sur d’autres sites web et peuvent être achetés par carte bancaire ou par SMS. De cette manière, l’argent entre en jeu !
  • Surconsommation : certains jeux en ligne sont conçus pour que l’on y passe beaucoup de temps. Selon certaines recherches scientifiques, il existe un risque de cyberdépendance chez les jeunes qui jouent beaucoup. Selon d’autres experts, ce risque n’existe pas mais ils parlent plutôt d’une consommation problématique des jeux vidéo. L’important est que vous, en tant que parents, fixiez un cadre en précisant à votre enfant le temps que vous lui accordez pour jouer.
  • Cyber-harcèlement : cela peut se faire en usurpant l’avatar d’une personne et vouloir le détruire ou détruire ses biens ou en l’insultant, le menaçant,…

Peut-on devenir cyberdépendant d’internet ou des jeux video ?

On peut devenir dépendant d’Internet ou des games tout comme on peut développer une dépendance à la télévision, aux sodas, au chocolat, etc. C’est pourquoi il importe de passer dès le départ des accords concernant l’heure de début et l’heure de fin de la session d’Internet ou de jeux. Il vous incombe en tant que parent de contenir l’utilisation que fait votre enfant d’Internet. Cette utilisation variera d’une famille à l’autre. Si vous vous posez des questions sur la surconsommation – voire même l’addiction– d’Internet ou des jeux par votre enfant, observez son comportement. Si vous observez un changement net de comportement, posez-vous la question si c’est lié aux jeux ou à Internet ou à autre chose ?

L’Institut wallon de santé mentale (IWSM) préfère parler d’ « usages problématiques » (plutôt que d’addiction), une expression qui renvoie avant tout à une souffrance vécue par le sujet et/ou son entourage, sans faire directement référence à une pathologie mentale.

Le psychiatre Serge Tisseron, souligne également l’usage inapproprié du terme addiction. Il préfère parler lui aussi d’usages excessifs, voire d’usages pathologiques des jeux vidéo. Dans tous les cas, cette mise au point importante ne doit pas faire oublier que le jeu excessif peut conduire à des effets secondaires sociaux et médicaux graves. Serge Tisseron rappelle qu’on peut rencontrer dans des cas extrêmes et exceptionnels des phénomènes tels que : épilepsie photosensible, hallucinations auditives, problèmes d’incontinence, problèmes musculaires et cutanés, paralysies partielles, tendinites, douleurs aux articulations, etc.

TEST

Il existe un test simple à réaliser avant de tirer des conclusions hâtives :

  • Le jeu vidéo est-il l’unique source de plaisir dans sa vie ?
  • Est-il incapable de réduire son utilisation, voire de se passer, des jeux vidéo ?
  • Le temps passé sur les jeux a-t-il une influence sur ses résultats scolaires ?
  • Est-ce qu’il ne voit plus et ne sort plus avec ses amis ?

Comment déceler la dépendance ?

Rendez-vous sur le site de Tralalere, l’agence numérique en France : www.internetsanscrainte.fr/s-informer/usages-excessifs-exces-decrans


Jouer à des jeux de violence favorise un comportement agressif ?

Certains jeux sont violents, et de nombreux parents s’en inquiètent à juste titre.  Pour Michaël Stora, il faut « distinguer la violence de l’agressivité. Être violent, c’est nier l’autre, le « chosifier », à l’image de ce que peut faire un psychopathe. Or, la majorité de ces jeux évoluent dans un contexte agressif plutôt que violent, respectant des règles, des codes. Bien sûr, il existe des jeux ultra-violents que l’on pourrait qualifier d’immoraux, voire amoraux, par exemple Manhunt ou Grand Theft Auto […] Mais même dans ces jeux-là, il y a toujours une sorte de garde-fou, les interdits ne sont jamais totalement absents, et heureusement ! » [1]

Les jeux souffrent de manière générale d’une image négative. Ils favoriseraient un comportement violent et agressif qui entraînerait une dépendance et un isolement. Le lien entre le fait de jouer à des jeux et un comportement agressif et violent n’a cependant pas été prouvé par la communauté scientifique. Plusieurs recherches menées aboutissent à des conclusions différentes. La majorité de celles-ci montrent que dans certains cas ce n’est pas le jeu en soi, mais plutôt le joueur ou la perception de celui-ci qui forme le problème. Une minorité de joueurs qui ne parviennent plus à faire la distinction entre réalité et fiction peuvent dans les faits se montrer plus agressifs. Il est donc primordial que vous discutiez avec votre enfant de son jeu et insistiez ici sur la différence entre vie réelle et la vie du jeu.

Alors, que faire si mon enfant joue à des jeux violents ?

  • La classification des jeux (PEGI) est, face à cette problématique, un guide précieux à la fois pour évaluer la violence d’un jeu et pour valider et crédibiliser votre décision en tant que parent qui guide l’enfant dans ses choix et a plus de légitimité dans la mise en place d’interdits appuyés par des labels officiels.
  • Si votre enfant insiste pour jouer à un jeu « trop violent » à votre goût, la meilleure solution reste de l’essayer avec celui-ci, afin de juger sur les faits de sa teneur et des mesures à prendre en fonction de ses propres critères d’éducation et de la sensibilité et la maturité de son enfant. Quitte à lui dire non.

[1] Michaël Stora, « Ce sont les parents qui trouvent les jeux violents », Le point, 12 mars 2009. (> www.lepoint.fr/actualites-technologie-internet/2009-03-12/interview-jeux-video-ce-sont-les-parents-qui-trouvent-les-jeux/1387/0/325234)


Combien de temps mon enfant peut-il jouer ?

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Il vous revient, en tant que parent, de fixer les limites en ce qui concerne le temps que consacrent vos enfants aux jeux vidéo, tout comme vous déterminez le temps qu’ils peuvent passer devant la télévision. Examinez avec votre enfant les jeux qu’il apprécie et, en considérant ces derniers, précisez combien de temps il peut y jouer. Bien sûr, il est ennuyeux d’avoir à arrêter de jouer au moment précis où le joueur va accéder à un niveau supérieur.

Mon enfant est-il accro à Internet ?
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Les jeux gratuits le sont-ils vraiment ?

Beaucoup de jeux en ligne sont gratuits mais leur modèle économique repose sur la vente de produits virtuels, de vie, de fonctionnalités ou de services facultatifs. En pratique, ces jeux sont donc offerts aux joueurs qui peuvent, ou non, acheter des vies pour progresser plus rapidement ou enrichir, voire embellir leur expérience de jeu. Les versions gratuites donnent en général accès uniquement à des contenus limités. Autrement dit, qui veut aller plus loin est appelé à payer.

Difficile de résister quand quelques euros permettent d’accéder à un nouveau niveau, récupérer une arme confisquée par un ennemi, exercer de nouveaux pouvoirs ou cumuler des points.  Certains jeux se financent également en demandant aux joueurs, en échange de points de « liker  » le Facebook de la marque ou de poster des messages sur leurs comptes sur les réseaux sociaux.

Les enfants sont en quelque sorte “séduits” par la gratuité apparente de ces jeux et ne réalisent pas toujours qu’il s’agit d’argent réel et que des petits montants peuvent vite s’accumuler et coûter très cher !

Nos conseils :

  • Lorsque vos enfants se lancent dans des jeux apparemment gratuits, dites-leur de vérifier si ceux-ci ne requerront pas l’achat de biens virtuels pour progresser.
  • L’achat de biens virtuels n’est jamais nécessaire pour jouer. Pourquoi ne pas inciter les jeunes joueurs à gagner leurs galons plutôt que les payer ?
  • N’introduisez jamais vos données de cartes bancaires par défaut

Les jeux en ligne rendent-ils vraiment asocial ?

Teenager with depression sitting alone in dark room

Les jeux peuvent aussi avoir un caractère social important. Jouer régulièrement avec ou contre les autres permet d’exercer un grand nombre d’habilités sociales et de stimuler un esprit d’équipe. Pour éviter les situations à risques, il vaut mieux préciser à votre enfant les sujets qu’il peut aborder avec les autres en ligne. Ces discussions porteront principalement sur le contenu du jeu. Souvent les participants aux jeux sont des internautes qui ne se connaissent pas mutuellement dans la vie réelle. Dès lors, les échanges intimes sont à éviter dans ce contexte.


L’avis d’un expert – vs l’avis d’un parent : dois-je être un geek pour être crédible sur le sujet du jeu vidéo?

Man in headphones sits in front of a blank monitor in dark room

L’avis d’un expert :

« Il est vrai que, de nos jours, les enfants sont, la plupart du temps, bien plus calés que leurs parents dans le monde des jeux vidéo. Cependant, les parents ne doivent pas oublier qu’ils restent les parents de leur enfant et que  leur rôle est de mettre un cadre et des limites.

Ce n’est pas grave de ne pas connaître à la perfection le jeu auquel votre enfant joue. Le plus important est de s’y intéresser pour pouvoir évaluer si le jeu est adapté à votre enfant et pour pouvoir ouvrir le dialogue par rapport à ce sujet. »

L’avis d’un parent :  Lena, maman de garçons de 16 et 10 ans

« Je ne suis pas spécialement experte en jeux mais ça m’amusait quand j’étais plus jeune, sans toutefois être accro. Aujourd’hui, j’aime m’intéresser aux jeux de mes enfants, cette dimension qui fait partie de leur vie doit aussi entrer dans notre sphère familiale. Je remarque que mon aîné adore m’expliquer certaines choses de ses jeux et qu’il apprécie lorsqu’on s’intéresse à son univers. Une fois n’est pas coutume, ça lui permet de nous apprendre des choses, à nous, ses parents.

Finalement, ça crée un lien et, à mes yeux, ça dé -diabolise le jeu. A travers ses yeux, je parviens à comprendre comment il appréhende Final Fantasy ou Assassin’s Creed. Et moi aussi, je me sens moins inculte ! »


Nos conseils pour accompagner votre enfant qui joue en ligne

  • Intéressez-vous ! Montrez de l’enthousiasme par rapport aux jeux qui font partie de la vie quotidienne de votre enfant. Jouez vous-même et demandez-lui de vous expliquer comment ces jeux fonctionnent. De cette manière, vous créez une ambiance positive qui favorisera le dialogue.
  • Etablissez ensemble un règlement pour les jeux : à quel jeu votre enfant peut-il s’adonner ou non et combien de temps.

Astuce : fixez des règles et des temps de jeux. Si besoin, utilisez le contrôle parental prévu à cet effet sur sa console ou sa tablette, qui permet aussi d’éviter que votre enfant ne joue à des jeux qui ne sont pas de son âge.

  • Comparez les situations rencontrées dans des jeux avec la réalité. Faites des parallèles entre vie virtuelle et vie réelle, entre ce qui peut être fait et ce qui ne peux pas l’être.
  • A chaque jeu son public ! Guider votre enfant dans ses choix permet de l’orienter vers des jeux adaptés à son âge et à sa sensibilité. Analysez avant d’acheter un jeu électronique s’il est bien adapté à votre enfant. Le système de classification européen des jeux vidéo, le PEGI (Pan-European Game Information), vous y aidera. Ce procédé grâce à des symboles et labels vous donne des indications quant au contenu des jeux : violence, discrimination, hasard… Plus d’infos sur pegi.info + http://www.internetsanscrainte.fr/s-informer/boite-outils-pegi

Par exemple :
un jeu classé 3+ signifie juste qu’il n’est pas choquant pour un petit, pas qu’un enfant de 3 ans peut y jouer.
un jeu note 16+ contient généralement des scènes très violentes.
Ne laissez pas les plus jeunes jouer aux jeux de leurs aînés, même s’ils prétendent que tous leurs camarades y jouent !

  • Si votre enfant veut devenir membre d’un site thématique ou d’une communauté, accompagnez-le dans ses démarches d’inscription. En effet, pour jouer en ligne, pour faire partie d’un groupe ou pour recevoir des informations spécifiques, il faut la plupart du temps s’enregistrer sur les sites concernés via une adresse e-mail valide sinon il est impossible de recevoir un mot de passe et les codes d’accès ouvrant ces sites. Cet enregistrement ne présente pas d’inconvénients en soi. Auparavant, il représentait même une mesure de sécurité face à tout abus. Cependant, restez à côté de votre enfant quand il s’inscrit sur un site. Ainsi, vous vérifierez les données qui sont transmises.
  • Mettez-vous d’accord sur les achats en ligne. Soyez clair sur ce que vous acceptez ou pas. Gardez votre carte de crédit toujours en votre possession.
  • Vous pouvez diversifier les jeux de votre enfant de sorte qu’il puisse développer diverses capacités. Cela permet également de fixer un temps de jeu délimité tenant compte du jeu lui-même.
  • Incitez votre enfant à pratiquer d’autres activités.